Selon le rapport de l'Observatoire du marché de l'énergie de la DG Énergie, la pandémie de COVID-19 et des conditions météorologiques favorables sont les deux principaux facteurs des tendances observées sur le marché européen de l'électricité en 2020. Cependant, ces deux facteurs étaient exceptionnels ou saisonniers.
Les principales tendances du marché européen de l'électricité sont les suivantes :
Diminution des émissions de carbone du secteur de l'énergie
Grâce à l'augmentation de la production d'énergie renouvelable et à la diminution de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles en 2020, le secteur de l'énergie a pu réduire son empreinte carbone de 14 % cette année-là. Cette diminution est similaire aux tendances observées en 2019, année où le changement de combustible était le principal facteur de décarbonation.
Cependant, la plupart des facteurs ayant influencé la demande en 2020 étaient exceptionnels ou saisonniers (pandémie, hiver doux, fortes chaleurs).
production hydroélectrique). Cependant, on s'attend à l'inverse en 2021, les premiers mois de l'année étant marqués par un temps relativement froid, des vitesses de vent plus faibles et des prix du gaz plus élevés, autant d'éléments qui laissent présager une augmentation des émissions de carbone et de l'intensité du secteur énergétique.
L’Union européenne vise à décarboner totalement son secteur énergétique d’ici 2050 grâce à la mise en place de politiques de soutien telles que le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, la directive sur les énergies renouvelables et une législation relative aux émissions de polluants atmosphériques provenant des installations industrielles.
Selon l'Agence européenne pour l'environnement, l'Europe a réduit de moitié les émissions de carbone de son secteur énergétique en 2019 par rapport aux niveaux de 1990.
Évolution de la consommation d'énergie
La consommation d'électricité de l'UE a chuté de 4 % car la plupart des industries n'ont pas fonctionné à plein régime au cours du premier semestre 2020. Bien que la majorité des résidents de l'UE soient restés chez eux, ce qui a entraîné une augmentation de la consommation d'énergie résidentielle, la hausse de la demande des ménages n'a pas pu compenser les baisses enregistrées dans les autres secteurs de l'économie.
Cependant, avec le rétablissement des restrictions liées à la COVID-19 dans les pays, la consommation d'énergie au cours du 4e trimestre s'est rapprochée des niveaux « normaux » par rapport aux trois premiers trimestres de 2020.
L'augmentation de la consommation d'énergie au quatrième trimestre 2020 était également due en partie à des températures plus froides par rapport à 2019.
Augmentation de la demande de véhicules électriques
Avec l'intensification de l'électrification du système de transport, la demande de véhicules électriques a augmenté en 2020, avec près d'un demi-million de nouvelles immatriculations au quatrième trimestre 2020. Il s'agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré, ce qui s'est traduit par une part de marché sans précédent de 17 %, soit plus de deux fois supérieure à celle de la Chine et six fois supérieure à celle des États-Unis.
L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) affirme cependant que les immatriculations de véhicules électriques étaient inférieures en 2020 par rapport à 2019. L’AEE indique qu’en 2019, les immatriculations de voitures électriques avoisinaient les 550 000 unités, après avoir atteint 300 000 unités en 2018.
Évolution du bouquet énergétique régional et augmentation de la production d'énergie renouvelable
La structure du mix énergétique de la région a évolué en 2020, selon le rapport.
Grâce à des conditions météorologiques favorables, la production d'énergie hydroélectrique a été très élevée et l'Europe a pu élargir son portefeuille de production d'énergie renouvelable de telle sorte que les énergies renouvelables (39 %) ont dépassé pour la première fois la part des combustibles fossiles (36 %) dans le mix énergétique de l'UE.
La hausse de la production d'énergie renouvelable a été fortement favorisée par l'ajout de 29 GW de capacités solaires et éoliennes en 2020, un niveau comparable à celui de 2019. Malgré les perturbations des chaînes d'approvisionnement éoliennes et solaires qui ont entraîné des retards de projets, la pandémie n'a pas ralenti de manière significative le développement des énergies renouvelables.
En réalité, la production d'énergie à partir du charbon et du lignite a chuté de 22 % (-87 TWh) et la production nucléaire de 11 % (-79 TWh). En revanche, la production d'énergie à partir du gaz n'a pas été significativement affectée grâce à des prix favorables qui ont accéléré la substitution du charbon au gaz et du lignite au gaz.
L'arrêt de la production d'énergie à partir du charbon s'intensifie
Face à la dégradation des perspectives pour les technologies fortement émettrices de carbone et à la hausse des prix du carbone, les fermetures anticipées de centrales à charbon se multiplient. En Europe, les entreprises énergétiques devraient poursuivre leur transition énergétique, délaissant progressivement le charbon afin de respecter des objectifs ambitieux de réduction des émissions et de se préparer à des modèles économiques futurs entièrement décarbonés.
Augmentation des prix de gros de l'électricité
Ces derniers mois, la hausse du prix des quotas d'émission et des tarifs du gaz a fait grimper les prix de gros de l'électricité sur de nombreux marchés européens à des niveaux inédits depuis début 2019. Cet effet a été particulièrement marqué dans les pays dépendants du charbon et du lignite. Cette évolution des prix de gros devrait se répercuter sur les prix de détail.
La croissance rapide des ventes de véhicules électriques s'est accompagnée d'un développement des infrastructures de recharge. Le nombre de bornes de recharge haute puissance pour 100 km d'autoroutes est passé de 12 à 20 en 2020.
Date de publication : 1er juin 2021
